Blackie

“AHHHHH!”
Ina se réveilla en sursaut et se redressa d’un coup. Son cauchemar semblait si réaliste
qu’elle douta pendant quelques secondes du lieu où elle se trouvait. Mais après que ses yeux firent une mise au point, elle reconnut son lit aux draps blancs, situé au-dessus de la pièce unique qui constituait son studio. A sa gauche, le poussiéreux rideau gris était toujours tiré sur la grande fenêtre qui baignait la pièce de toute son obscurité.
Son débardeur noir, qu’elle portait pour dormir, était trempé. Son linge de lit également. Ses sombres rêveries l’avaient fait transpirer plus que de raisonnable. Automatiquement, son regard se porta sur la table de chevet métallique à droite de son lit mais elle n’y vit que sa gourde. Prise de panique, elle demanda à voix haute :
– Anjing, il est quelle heure?!
– Bonjour Ina et bon réveil, lui répondit une voix faussement heureuse et artificiellement joviale, il est 11h38 du matin. La température extérieure est de 23 degrés et ce mardi 17 Février 2047 s’annonce magnifique. J’espère que vous avez bi…
Ina coupa la voix de son AAI, Accompaniment Artificial Intelligence et se dit qu’il devait bien être quelque part, en train de dormir. Et qu’il ne fallait pas le réveiller. Elle se leva de son lit et regarda en dessous, où il avait l’habitude de se mettre, mais il n’y était pas. Les pieds d’Ina entrèrent en contact avec les barreaux métalliques rouillés de son échelle et descendirent chaque marche jusqu’au rez-de-chaussée, en dessous de son lit mezzanine.
Son regard se porta dans chaque recoin d’ombre mais elle n’y vit que du néant noir.
Point de boule.
Une faible lumière parvenait à percer les rideaux gris en polyester recyclés qui protégeaient son studio des rampes rouillées de lumière artificielles. Elles étaient sensées recréer le halo dorée et chaud du soleil, jadis vénéré par les anciennes civilisations et aujourd’hui maudit par les nouvelles.
Cette lueur artificielle échouait quotidiennement à réchauffer le cœur des habitants de Nuccan depuis que la ville artificielle avait ouvert ses portes. Construite comme une ligne de 200 kilomètres de long, brisant le Nuevo Desierto de l’état de Sonora jusqu’à la mer du Golfo de California, elle faisait partie de ces villes artificielles construites en lignes droites pour protéger les populations d’une terre devenue inhospitalière.
Dans ces berceaux de métal, de béton et de verre, l’eau provenait de pompes de désalinisation installées dans la mer puis recyclée après usage. La nourriture poussait sous luminothérapie et l’électricité était générée par d’immenses panneaux solaires répartis sur la toiture et dans le désert alentour. Ina était chargée de maintenance sur les panneaux de son secteur.
Haute de 200 mètres, Nuccan hébergeait 12 millions de personnes. Les quelques fortunés habitaient au 2ème étage, du côté de la mer, avec accès direct au port flottant de Tlanzamat. L’étage 1 constituait les classes moyennes tandis que l’étage 0 n’était que pauvreté et criminalité. De nombreux Hyperloop servaient de tramways à grande vitesse et circulaient le long de Nuccan dans d’immenses tuyaux métalliques.
Contrairement à Neom, Lurgedia, Chang’Xian, Külchen, Carthage, Navinia et Yazd, premières villes lignes richissimes et peuplées de populations génératrices de PIB à haute fréquence, Nuccan ne servait que d’arche misérable à une population décimée par une terre alentour invivable, caniculaire, assoiffée et stérile.
Alors que beaucoup de ces villes modernes étaient nées d’une union entre une architecture scandinave épurée et un avancement de technologies intelligentes, Nuccan n’était qu’un ramassis de tôles rouillées, de béton gris et de câblages électriques apparents. Les hologrammes publicitaires agressaient les yeux et les oreillers. Il semblait constamment pleuvoir à l’intérieur de la structure tant la tuyauterie avait été rongée par une salinité de l’eau trop importante, la faute aux pompes de désalinisation défaillantes. Tout avait été construit à la va-vite. Tout tombait en panne.

“Blackie, où est-ce que tu dors? Tu sais bien que je n’aime pas ne pas savoir où tu te trouves”, se murmura Ina à elle-même.
Elle l’avait trouvé en pleine lumière, apeuré, lorsqu’elle était allée une journée dans le désert pour réparer des capteurs solaires de panneaux. Il tremblait, apeuré par tant de luminosité. Caché à dans un misérable coin d’ombre émis par un panneau, ses grands yeux ronds exprimaient une peur absolue. Ne sachant pas comment l’aider, elle l’avait ramené chez elle et avait fini par comprendre qu’il ne vivait que dans l’obscurité et la nuit. Il semblait être fait d’ombre. Elle l’avait alors chérie, avait appris à le connaître et s’était prise d’une immense affection pour cette adorable petite boule noire sans bras, ni jambes ou queue, la regardant sans cesse de ses deux grands yeux ronds pleins de tendresse.
Soudain, les yeux d’Ani se posèrent sur une étagère d’angle métallique, vissée à deux mètres de hauteur dans un coin de la pièce. Un grand sourire illumina son visage. La petite
boule noire, toute douce de ses petits poils douillets comme du velours, sommeillait dans le sombre.
“DAAAM DADAM DAM DAM”
Soudain, le Venture, bracelet intelligent d’Ina, émit une sonnerie épurée et un texte
apparu en hologramme au-dessus : “PANNEAUX DÉFAILLANTS. SECTEUR 18, INTERSEC 145 HAUTEUR CABORCA. FIXATION ATTENDUE DANS 3 HEURES”.
Ina soupira, reprit son sac qu’elle n’avait pas pris la peine de ranger depuis hier soir, et alla embrasser la petite boule noir délicatement.
“Reposes-toi bien Blackie, tu m’as tenu compagnie toute la nuit avec mes cauchemars, tu dois être épuisé” pensa t-elle à destination de son obscur compagnon.

Elle ferma la porte de son studio et sortit dans la grande artère de Nuccan, longue de 200 kilomètres. Elle s’apprêta à monter dans l’Hyperloop lorsqu’une main amicale l’attrapa par l’épaule :
– Encore à vivre le jour?
– Anah! Fit Ina sur un ton jovial
Les deux jeunes femmes étaient amies d’enfance, elles se sentaient comme soeurs.
– Où est-ce que tu vas aujourd’hui ?
– Ils m’ont bippé ce matin, Intersec Caborca – Altar, lui répondit Ina, presque dépitée.
– Tu t’approches de la mer, t’es déjà allé aussi loin? Lui demanda Anah.
– Non. Enfin si une fois, je suis allé à El Diamante. Tu aurais vu les gens là-bas, commenta Ina alors que toutes les deux montaient dans l’Hyperpool. Ils ont de l’eau, de la lumière et des plantes.
“WIIIIIIIIIII”.
L’hyperloop démarra sa course folle, ne s’arrêtant que toutes les 5 minutes. Les paysages défilaient à une telle vitesse que les passagers ne percevaient que des lignes. Les lumières s’étiraient et seule la tuyauterie, qui suivait le chemin de l’hyper-tram, était perceptible à l’œil humain, formant une ligne continue.
– Tu en es où dans tes recherches? Relança Anah à sa meilleure amie?
– J’y travaille quand je peux mais honnêtement, c’est difficile de trouver le temps, lui répondit Ina, d’une fatiguée. Entre les déplacements et les cauchemars la nuit, j’ai du mal à retrouver de l’énergie.
Toutes deux regardèrent par la fenêtre alors que l’Hyperloop traversait l’une des trois grandes places de Nuccan, située à hauteur de Santa Ana et où se trouvaient de nombreuses boutiques, une légion de bars et de restaurants ainsi que des blocs administratifs.
– Tu sais bien que ta place n’est plus ici, Ina, confia Anah d’une voix grave. Nous sommes tous coincés à vivre dans cette barre de métal jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais ta voie est ailleurs désormais. Parce que la sienne est ailleurs aussi. Tu ne peux pas le condamner à vivre dans l’obscurité artificielle.
– Je le sais bien Anah, mais c’est plus compliqué que tu ne le penses.
– C’est une question de volonté. Tu ne serais pas la première à sortir de Nuccan et certainement qu’il existe des localités te permettant de vivre aujourd’hui. De vivre différemment.
– Tu veux rire? lança Ina agacée par la tournure de la conversation. 79,3% de la population mondiale vit dans ces villes-barres. Où vais-je aller une fois dehors? Dans le désert du Nord, le désert du Sud?
– Va aux archives et renseigne-toi sur les précédents, insista Anah. Il doit bien y…
– Facile pour toi de dire cela, coupa Ina. Tu ne prends pas de risque et acceptes ton sort ici.
– Oui c’est facile !
Anah marqua une pause et réfléchit. Les mots devaient être justes et viser au cœur.
Elle leva la tête en direction d’Ina, lui jeta son regard le plus fort et lui dit :
– Blackie n’est pas de notre monde. Mais toi non plus, pas plus que moi. Regarde autour de toi, tous ces gens sont-ils vraiment heureux d’être dans ces cages de 200 kilomètres de long ? Nous ne faisons que survivre, face à une planète qui ne veut plus de nous. Parce que l’on a pas su la quitter à temps, on s’est emmurés dans nos lignes.
Elle s’arrêta. Ina commençait à prêter attention à son petit monologue. Il fallait maintenant conclure.
– Ici c’est le terminus de 80% de l’humanité. Il reste au dehors les 20% les plus fous. Les harmonieux. Tu as recueilli un miracle, tu l’as certainement sauvé en le ramenant chez toi. Mais désormais, il s’éteint à petit feu et toi avec. Tu ne peux pas ignorer la connexion qui s’est créée entre vous deux. Alors pour l’amour de Dieu, pour tous ceux comme moi qui ne peuvent plus s’échapper, prend ton compagnon nocturne et tire-toi avec lui de cette maudite ville-ligne. Vivez et soyez libres. Allez éteindre le soleil!
“VVVVVVVVvvvvvhhhhhmmm… BONG!”
L’hyperloop venait de s’arrêter à la station de Barcelia.
– C’est ici que je sors, lança Anah. Va et vis! Et laisse Blackie te guider! Les ombres de ce monde seront tes refuges, et il en est une.
– A bientôt Anah, conclut Ina en prenant sa meilleure amie dans ses bras.
Les portes du tram sonic se refermèrent et le véhicule repartit à grande vitesse jusqu’à la destination du jour pour Ina.
Elle pensa à Blackie, elle le prenait parfois avec elle, caché dans son sac à dos. Il dormait moins bien durant la journée mais lui comme Ina se sentaient mieux lorsqu’ils étaient côte à côte. Elle regretta de ne pas l’avoir amené ce jour. Anah avait raison, elle devait partir. Peut-être ne s’en rendait-elle pas compte parce que son travail l’amenait toujours à l’extérieur pour réparer des panneaux solaires mais cette ville était synonyme d’enfermement. Et pour elle comme pour Blackie, ce n’était plus soutenable.
Elle avait toujours en tête les canopées amazoniennes. Les grandes jungles seraient idéales pour Blackie, elles semblaient regorger de coins d’ombres. Pour y aller, ils devraient traverser le Mexique par sa côte Ouest puis Sud. Et descendre ensuite par l’Amérique Centrale et trouver le moyen de contourner la ville ligne de San José, seule mégapole restante de l’Amérique Centrale et bloquant le passage en s’étalant de la côte Pacifique à la côte Atlantique. Beaucoup de déserts à traverser mais en voyageant de nuit et en trouvant le moyen de se protéger la journée, peut-être était-ce faisable? Peut-être que Blackie saurait trouver le chemin? Après tout, il avait fini par se retrouver dans le champ solaire de Bacoachi.
“ Blackie sera heureux dans les Canopées. Il parait que des communautés extérieures vivent en Amazonie, c’est là-bas que nous devrons aller”, pensa Ina.
Elle conclut ses pensés avec fermeté “Ce soir, je prépare le départ avec Blackie.
Peu-importe où, les collines du Nord du Sinaloa seront le bon point de départ à viser.”
Elle avait déjà travaillé sur une route à prendre, en calculant les distances entre les différentes fermes et les points où ils pourraient s’arrêter le jour. Seulement, elle s’était arrêtée à la frontière mexicaine. Le reste serait une pure inconnue.

“IIIIIIIIIGHHH”
Ina poussa la lourde porte grise de son logement à Nuccan. L’ouverture automatique ne fonctionnait plus et la reconnaissance faciale encore moins. Et comme le fabricant ne semblait pas avoir pensé à quelconque alternative à ces défaillances, il n’avait pensé au poids conséquent de la porte à manipuler manuellement.
Le soleil artificiel de la ville avait baissé en intensité pour ne laisser que les néons veilleuses provoquer un sentiment de nuitée. Ina avait à peine refermé la porte que Blackie surgit de nul part pour se lover dans l’ombre de son cou et lui exprimer son bonheur de la revoir. Il semblait, en se trémoussant sur la nuque d’Ina, vouloir lui faire un câlin sans pouvoir le faire, ayant la forme d’une boule noire.
Ses deux grands yeux exprimaient toujours une excitation merveilleuse à voir à la tombée de la nuit. Il semblait revivre, revigoré. Ne se déplaçant que dans les ombres, le soir lui offrant un terrain de jeu bien plus grand que le jour. Il allait parfois vagabonder dans les ombres alentours du quartier où habitait Ina. Il s’était fait des amis en allant rencontrer les chauves souris et quelques chouettes qui parfois volaient la nuit à l’intérieur de la ville. Ina se demandait par où ces derniers étaient passés pour pénétrer la ville-ligne.
– Blackie, c’est maintenant, lui dit Ina d’une voix douce. Nous allons partir pour le dehors, au-delà des plaines du Nuevo Desierto. Nous allons retourner à la nature, chez toi. Je dois préparer toutes mes affaires mais demain soir, nous allons changer notre vie.
Et comme à chaque fois qu’elle lui parlait, sans expliquer comment, Blackie n’ayant ni bouche ni oreiller, il avait compris. Il se mit à sautiller et à frémir tout azimut. Son bonheur se lisait dans ses grands yeux. La petite boule noire venait instantanément de retrouver sa liberté. Elle serait son guide, son étoile à travers les nuits.

– Bonjour Ina et bon réveil, lança l’AAI Anjing de sa voix robotique et faussement
joviale. Il est 20h18 du soir. La température extérieure est de 23 degrés et ce vendredi
20 Février 2047 s’annonce magnifique. J’espère que vous avez bi…
– La ferme Anjing! Coupa Ina, tendue. Blackie, dépêche toi de…
Ina s’interrompit et recommanda son Accompaniment Artificial Intelligence vocalement :
– Anjing?
– Oui Ina, je vous écoute, répondit poliment la voix électronique.
– En fait Anjing… C’est la dernière fois que nous nous parlons. Blackie et moi allons
vers le Sud et ne reviendront pas. Donc, adieu quoi! Et merci pour tout.
Elle soupira et trouva cela ridicule. Elle parlait à un programme dénué d’émotions et d’empathie, qui ne comprendrait pas les enjeux de son départ. C’était inutile et il valait mieux passer à autre chose. Lorsque soudain, la voix monocorde de l’AAI répondit :
– J’entends que vous êtes heureuse dans votre timbre de voix. Je suis contente de cela,
vous ne l’avez pas été depuis que vous êtes rentrée avec Blackie. Je vous souhaite un très beau voyage et ai été heureuse d’avoir été à votre service. Au revoir!
Cette réponse semblait si humaine qu’elle laissa Ina de marbre. Tout cela n’était que code et programmation mais de savoir que son AAI avait réussi à comparer la jovialité de ses timbres de voix, pendant toutes ses années à son service, pour lui ressortir le jour où elle avait ramené Blackie était bouleversant.
– Bon Blackie, lança Ina en reprenant ses esprits, vas-vite me chercher mon deuxième capteur solaire! Si on ne l’a pas, il faudra éviter le GPS aux lever et coucher de soleil et on va naviguer à l’aveugle.
La petite boule noire s’activa et virevolta dans l’espèce, se déplaçant en volant parmi les ombres, et revint quelques minutes plus tard avec le chargeur de réserve d’Ina flanqué sur son corps rond. Ses yeux ronds brillaient d’excitation. Ina l’avait recueilli apeuré, traumatisé par une errance certaine depuis un certain temps dans un désert sans coin d’ombre, ne sachant où aller et dévitalisé par des jours passés au soleil. Elle s’était occupé de redonner de la vie à cette adorable petite boule noir poilue et Blackie sentait qu’il pourrait lui retourner son geste, en la guidant la nuit à travers les grands espaces de l’Amérique.
“VLANG !”
Ina claqua la porte de son domicile une dernière fois et partit immédiatement et sans se retourner par l’Hyperloop en direction de Santa Ana, où se trouvait une porte menant vers le dehors. Elle savait que sortir ne serait pas compliqué sur le plan administratif, mais que revenir plus tard à Nuccan serait quasiment impossible. Ces villes-barres étaient un ticket
simple pour la survie par l’enfermement.
Blackie n’arrêtait pas de bouger d’excitation dans son gros sac à dos et elle dû lui murmurer plusieurs fois de se calmer le temps qu’ils sortent. Le monde ignorait tout de Blackie et c’était mieux ainsi.
Ils arrivèrent jusqu’à la porte XXI de Santa Ana, qui donnait notamment sur la ruta 15 menant vers le Sud de l’état de Sonora, et notamment vers l’ancienne ville de Hermosillo. Le douanier regarda le Passeport Digital de Ina sur son bracelet intelligent Venture et demanda sa direction. Elle répondit :
– Je vais juste à l’Estacion Llano chercher du câblage doré dans l’ancienne mine.
Après coup, elle ne trouvait pas son excuse très convaincante mais le douanier avait vu l’emploi de Ina sur son Venture, et fit certainement confiance à une chargée de maintenance des centrales photovoltaïques de Nuccan.

Elle passa les portes, marcha un bon kilomètre et se retourna, Nuccan n’était maintenant qu’un mince trait lumineux sur l’horizon sableux des collines de la Vallée d’El Claro. Le soleil était couché mais offrait encore quelques lueurs. Les premières étoiles brillaient dans un ciel clair, sans nuage. L’air était étouffant et Ina comprit qu’il ne fallait pas trop trainer avant d’arriver à Santa Rita où plusieurs fermes pourraient les ravitailler en eau. Elle ouvrit son sac à dos et Blackie en surgit rapidement, se tournant sur lui-même dans tous les sens, lançant des regards émerveillés dans toutes les directions.
– Tu es heureux Blackie, n’est-ce-pas? Lança Ina, amusée de voir son compagnon dans
l’extase. Oui, nous sommes libres. Je ne sais pas d’où tu viens mais j’ai le sentiment que nous sommes sur la bonne route. Et dans cette pénombre, tu seras ma lumière, petite boule noire adorable.
Elle le caressa sur le sommet, ses poils étaient constamment doux. Une grande inspiration lui remplit les poumons d’allégresse et l’air semblait soudain plus léger. Et regarda une dernière fois Nuccan et repris le chemin vers le Sud, une petite boule noire perchée sur ses épaules.