Résumé de l’Acte III Scène 1 : Lors du banquet donné par le comte Duplessis de la Vrillère, où Vérance se devait de déclamer son discours, Clorinthe, la ménagère, s’est esclaffée du désormais célèbre « N’as-tu, têtu N atuel, attenté la têtée qui t’as tué ? », jetant en disgrâce les talents de Vérance. M enacé par le comte de le congédier, Vérance expliqua sa faiblesse en raison d’une liaison avec Varlatine, la dame de compagnie de la comtesse, et qui pardonnerait son inexplicable incapacité à écrire. Pourtant inconnue de Varlatine, la supercherie fait pourtant mouche auprès de Maranel, son véritable amant, qui se trouve fort contrarié de cette nouvelle.
L’Acte III se déroule dans la salle du banquet, décorée à outrance dansunstyleLouisXV.Aucentreunegrandetableestnappéeetun imposant coffre se tient à gauche, contre le front de scène. Un escalier au fond est une échappée de la scène. Suite au retentissement de la dernière scène, le comte Duplessis demande un entretien seul à seul avec Vérance. L es hôtes du banquet et le personnel du palais quittent la scène, N atuel se cache dans le coffre.
Acte III, scène 2
Vérance, Le Comte, Natuel, Cidion
Le comte
Vérance, racontez. Un tel discours m’effraie,
Quel filtre, quelle potion dussiez-vous employer
Pour que cette amitié, je le reconnais,
Du cœur de mon palais je n’en ai l’idée.
Vérance
Ah ! Maître, voyez mon fardeau et ma discrétion
Dame Varlatine m’aime, voilà la vérité,
Et l’aimant aussi pour son âme, non pour sa beauté
L’épargner de mon cœur n’était une option.
Cela me vaut-il la fin de la pension ?
Le comte
Véritable ver versatile et coquin,
S’il est vérité de cette relation,
Il me faudra le vérifier !
Vérance
(En aparté)
Oh ! Mesquin !
(Au comte)
Comte, ne lui causez de visite importune :
Varlatine est la fille d’un puissant vizir.
Je puis vous avertir de sa bonne fortune,
Et rejeter l’union serait son désir.
Le comte
Hé quoi ! Me voilà l’otage de votre serment !
Vérance
Que nous vaut ce vertige ?
Le comte
Je m’en avise.
Vérance
Aux extrêmes se tint mon engagement
À l’endroit la montagne, et l’envers à l’abrise
(Le comte quitte la scène d’un pas pressé. Vérance, fier de son mensonge, se frotte les mains et quitte la scène à son tour. La scène reste silencieuse quelques secondes)
Cidion
(Entre sur scène)
Natuel ? Hisse-toi de ta cachette !
(Natuel sort du coffre)
Natuel
Ici ! Voilà bien des complots que j’ai surpris…
Alors que, encoffré, guettant la méprise,
Vérance a dit : « Elle en verra la brise ».
Cidion
Quel est ce tourment d’Éole ?
Natuel
Rien, Ô Cidion
Si Vérance n’a pu se faire écrivain,
Il poussera Varlatine dans le ravin
Sans qu’elle ne puisse s’accrocher à l’horizon !
Cidion
Quel affront !
Natuel
Voilà une belle méchanceté.
Cidion
J’avais toujours eu foi en son aversion
Pour elle, et son amour inexister.
Portons ce complot à son attention.
Natuel
Prends ta plume, mon ami.
Allons pantomime,
Lui adresser une lettre anonyme,
Pour l’éloigner de ce fourbe, ce fot-en-cul
Qui n’a de sentiments que pour ses écus.
Cidion
Je t’écoute !
Natuel
Madame j’alerte la méfiance
Écrivons.
Cidion
Que voilà bien drôle expérience !
Natuel
Que vous devriez porter à votre amant
Cidion
Quel boniment !
Natuel
Il s’en chargera pourtant. Bien assez tôt, évitant qu’on vous fiance !
Cidion
Diable ! Je n’ai plus d’encre. Saurais-je m’en souvenir.
Natuel
Bienheureux tu es, tu pourras le redire…
Je m’en vais dès lors ce bleuet prospecter
Et ravir à Vérance ce destin renversé.
(Natuel sort de la scène, la lettre à la main)
Cidion
(À lui-même)
C’est une incompréhension que j’ai omise
Que veut dire : « Aile en vair alla brise »
Il me faut de suite consulter Maranel
Qui saura m’expliquer cette ritournelle.
Pauvre Varlatine, il faut pour sa défense
De côtoyer son bel ami la défense.