Départ 14h55 – heure d’arrivée 16h10 : gris souris, aurinko. Je marchais sur ces champs comme des tapis d’or, une voute cosmique, azurée. Rien. Rien qu’un aria du fin fond des mondes. Ici, des oiseaux gravitent sans vent et sans ombres. De rares insectes vagabondent harmonieusement de branche en roches. Et moi, je marche. Je marche mais je n’en vois pas. Détruits, vains, abrogées, caduque : c’est un monde sans eux. D’ordinaire présent partout. Je marche encore des pas, des pas. Toujours en avant, et peut importe où je pose mes yeux, eux sont absents.

Une éternité que je suis moins humaine, j’irai marcher, tard, j’irai courir des campagnes, vertes et grises et brunes. Dans ces rues enfantines ou rien n’est important que d’aimer, des taches jaunes, brunes, rouges, azur se promènent baguenaudes. Et une tourne à droite, remonte rue du croquant, continue un pavé sur deux. Une autre s’assied sagement dans ce parc disgracieux où arbres, arbrisseaux, buissons et buissonets sont presque nus. Nus sous cette somptueuse voute mouchetée de rêves qui nous enrobent soir après soir. Moi je marche amoureusement, un pas puis un autre, mon temps s’attend, mes jambes s’aiguisent, puis je cours ; d’un coup je cours face au monde. Affrontant cet univers. Je traverse ces champs dorés, ces campagnes vertes, mes yeux partout. Où – où – où, je n’en trouve pas. Mon cœur déborde, vite encore, toujours. Des éternités continuent de passer et je ne trouve rien. 

Mais une éternité c’est juste un bout de temps. Ici, c’est un monde sans zèle…oh en voici un. 

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