Le Sourire

De ces grands jardins suspendus
à tes lèvres,
je n’ai que le souvenir de l’ombre des feuillages qui striaient le sol gercé,
des arbres qui murmurent
les songes interdits
les mots qu’on siffle entre ses dents.

Je me suis glissé dans tes nuits qui envahissent les draps
pour retrouver ta tête qui m’évoque une prairie d’un autre temps.
C’est dans des forêts lointaines que je t’étreins,
car j’ai perdu ton paysage :
tes yeux ouverture de ciel
tes paupières feuilles
tes cils feuillages
tes cheveux cascade de montagne
tes oreilles clairières
tes joues vallée en pente douce
ta peau de neige éternelle
ta bouche…

C’était il y a bien longtemps.
Aujourd’hui je dessine les traits de ton visage dans la terre,
et dans les sentiers qui ondulent les collines,
je cherche ton sourire.