Une galerie littéraire…
Ce qui est fascinant au Comptoir des lignes, c’est d’observer, avec un même sujet, des mêmes contraintes, combien les textes tapés dans le même temps reflètent l’universalité de nos rêves !
Appelons cela la métaphore du tableau ! De tous temps et de toutes époques, les artistes se sont succédés, ont fait évoluer leur peinture et l’histoire de l’art en se démarquant dans un style qui leur était propre. Qu’est-ce qui distingue un portrait d’un autre portrait – autrement que le modèle – si ce n’est le regard porté sur le sujet, la palette utilisée, le support : les portraits des Fauves se bariolaient de sentiments, quand ceux des humanistes du Quattrocento s’attachaient à la condition humaine, tandis que les visages des néoclassiques se paraient d’allégories et ceux des cubistes se désintégraient.
Ce qui est fascinant au Comptoir des lignes, c’est d’observer, avec un même sujet, des mêmes contraintes, combien des textes tapés dans le même temps reflètent l’universalité de nos rêves ! Quels trajectoires les textes vont prendre ? Serait-ce un poème ou un article ? Le thème sera-t-il traité au sens propre ou au figuré ? Rien ne permet de le figurer, alors que l’excitation éclot à la découverte du sujet.
Le thème
C’est le cœur du texte que vous vous apprêtez à écrire, les prémices du sentier que vous gravirez au long des pages. C’est par la brume qui enveloppe ses contours que votre liberté peut épancher son encre. Le plus souvent, il s’agit d’un mot ou d’une expression, mais ce peut être une inspiration (ex : Imaginer une histoire à partir d’une photo), un concept (ex : Créer un récit de voyage accompagné d’une musique).
La contrainte
Il pourrait paraître contre-intuitif de créer un univers avec une « contrainte » dont la venue semble restreindre notre liberté créatrice, et de contenir notre folie fictionnelle. Que nenni ! Il apparaît, au fil des actes, que la contrainte soit, au contraire, un catalyseur pour la fougue des écrivains. La plupart du temps elles sont de type grammatical – l’utilisation de la première personne du singulier ; le registre soutenu ; genre poétique etc. – ou stylistique (ex : l’emploi de figures de style particulière), voire plus farfelue ! Il n’y a pas de contraintes dans l’élaboration d’une contrainte.
La durée
Rien n’aurait de sens dans cela s’il n’y avait une limite de temps pour répondre à l’appel de la plume… en tout cas ici, au Comptoir ! L’expérience, si l’on puit dire, est de constater – en tant que lecteur – la variété des résultats. Il n’y a rien de plus réjouissant que de se dire : « Tiens, ce texte a traité le sujet avec une telle intensité dramatique, et celui-ci dans un registre théâtrale, que l’on ignorerait qu’ils aient été exécuté dans une même temporalité ».
Ce qui nous rassemble est la contemplation, l’émerveillement des mots.
Garçon, la note s’il vous plaît !
Par-delà l’aventure d’écriture, le Comptoir des lignes est un rendez-vous de lecteurs. Lorsque la date fatidique abaisse son couperet, que les actes laissent planer ces œuvres à la splendide critique, le lecteur pourra laisser s’épancher son regard sur ces quelques lignes. Quelques fautes d’orthographe, peut-être, surgiront-elles ? Quelques remarques, des pistes d’améliorations fleuriront dans les commentaires, des apostilles en bas de page, et des aristarques passeront la postérité. Mais il n’y a aucun concours, aucune note. Vous n’avez pas traité toutes les contraintes, ou pas suffisamment ? Quelle importance ? Ce qui nous rassemble est la contemplation, l’émerveillement des mots, au-delà même de savoir qui est l’auteur du texte que l’on a adoré ou détesté, puisque l’anonymat est de rigueur. Alors installez-vous, prenez place au Comptoir, et laissez-vous aller à siroter le savoureux breuvage des lettres couchées sur le papier.