Je tâcherai d’être bref – Ep. 1 : La Billebaude

Je tâcherai d’être bref.

C’est en me perdant à la conquête de ma bibliothèque que je suis tombé sur La billebaude d’Henri Vincenot. D’une reliure qui a souffert du passage du temps, je m’attendais en lisant la première page à un récit ennuyeux du quotidien morne d’un campagnard vivant le récital des saisons au rythme de la chasse. Fort heureusement, je me trompais.
Henri Vincenot, appuyé par un chauvinisme bourguignon bien accentué, nous conte tout au long du roman son enfance et son adolescence dans le Morvan, où vie à la campagne et noblesse entrent en résonance (les chasseurs relaient les châtelains, le narrateur se comparant à un prince réveillant la Belle au bois Dormant, les après-midi à jouer au château avec le jeune comte…).

À ce moment du commentaire, il convient de définir le mot billebauder, et par extension la billebaude, ce phénomène qui semble animer le bourguignon : aller au hasard, trouver son chemin. Ce terme à la fois simple et complexe, l’auteur prend le temps du roman pour l’expliquer, à travers la figure de son grand-père, chasseur et compagnon, son tour de France. Le titre du roman prend tout son sens à la fin, dans une vision téléologique et une leçon voltairienne.

Avec clairvoyance, Vincenot critique la surconsommation, l’appréhension aveuglée du progrès ; il loue les bienfaits de la simplicité dans laquelle il a grandit, la beauté de la nature et sa nécessaire protection, le tout enrobé d’un dialecte bourguignon très présent, de références aux origines celtiques de sa « tribu », d’un certain mysticisme (presque druidisme ? Le mot n’est sans doute pas adapté), et non sans un certain humour !

Dans la situation actuelle que nous vivons, la lecture de ce roman de Vincenot apporte une dose d’optimisme et de sagesse, de garder confiance en cette billebaude qui, lui, l’a conduit par des chemins plus ou moins heureux mais nécessaire pour atteindre le bonheur.

À lire, je vous le conseille

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